Les bus font soudain demi-tour, la nuit vient de tomber. Certains lycéens s'échangent des regards interrogateurs, d'autres regardent par les fenêtres en essayant de comprendre. Ils étaient censés partir en voyage scolaire pendant trois jours. « Eh, qu'est-ce qui se passe ? » lance une voix inquiète. Des murmures suivent la question qui demeure sans réponse. Le chauffeur reste silencieux, insensible à la tension qui s'installe parmi les adolescents. Un garçon essaie de l'interpeler plus clairement, en vain.

Quand les bus s'arrêtent sur le parking du lycée, les élèves descendent machinalement, s'attendant à voir leurs parents venus les chercher. Mais il n'y a personne. Alors que chacun essaie de joindre ses proches, les bus repartent. Quelques élèves tapent sur les vitres pour attirer leur attention, leur demander de rester mais, encore une fois, en vain.

« J'arrive pas à joindre maman. »

Les explications se multiplient, jusqu'à ce que les adolescents se séparent pour rentrer chez eux. Enfin, pour ceux qui vivent dans l'enceinte de la ville.

Dès le lendemain, ils comprirent qu'une mystérieuse forêt encerclait la ville, coupant les routes, les ponts et même la voie ferrée. La ville était déserte, les adultes avaient disparu, ainsi que les enfants... tous les habitants de la ville qui n'étaient pas dans les bus. Et eux étaient à présent coincés dans cette ville fantôme.

Pendant quelques jours, beaucoup d'entre eux profitent de cette liberté pour faire des fêtes ou encore aller se servir directement dans les magasins. Mais bien vite, quelques élèves prennent la tête de cette nouvelle communauté pour établir des règles. Si certains se montrent réticents, la plupart admette que des restrictions sont nécessaires, surtout si la situation est amenée à durer. Et elle semble l'être.